Résumé de la biographie:
J'ai baigné dans la photographie depuis l’enfance. Album de famille, 16 mm, super 8, nous étions les photographiés. La photo est donc devenue mon support créatif jusqu’à ce jour et je multiplie désormais les expositions collectives et individuelles.
Depuis l’obtention de ma Licence en sciences de l'éducation en cours d'emploi à l’Université de Genève FAPSE en 1998 (je suis infirmière de profession), où j'ai approfondi le domaine de la communication donc aussi celui de la photo, j'ai pris goût à l'écriture et j'aime rédiger moi-même les textes de mes publications et catalogues. J'ai eu la chance d'être initiée à la photo N/B à Arles par les grands maîtres de la photographie française des années 1980. Et, depuis la généralisation du procédé couleur numérique, je mélange photos N/B et couleurs au gré des thèmes que je choisis. Un court métrage en vidéo sur les artisans m'a permis d'apprécier ce support. Je donne aussi des conférences illustrées, ce qui me permet de partager mes nombreuses photos de voyage, une autre passion qui m'apporte beaucoup de rencontres et de plaisir.
Parcours artistique et cursus de formation artistique:
Je suis née à la Chaux-de-Fonds en 1942 et j'y ai passé mes 20 premières années. Cette ville a fortement imprégné ma culture.
Il y a deux volets à ma vie, celui de l'infirmière que j'ai été jusqu'à ma retraite et celui de l'artiste qui cherchait à s'exprimer et à communiquer. J'ai mené ces deux volets de front sans jamais pouvoir les séparer.
C'est par la photographie en 1969 que j'ai commencé ma carrière d'artiste en débutant par le N/B et la pratique du développement en cuve. Grâce à un ami, qui a mis un labo photo à ma disposition, j'ai appris les bases du développement en cuve, dont j'ai encore la nostalgie aujourd'hui. Dès lors que je travaillais dans le domaine de la santé, je n'ai pas pu vraiment suivre de cursus professionnel en photo graphie. J'ai donc acquis mes connaissances en techniques et en expressions photographiques sur le tas lors de divers cours de formation ouverts aux amateurs, notamment les cours du soir proposés par les Cours industriels de Genève (CIG) (1978-1980) et par la Société Genevoise de Photographie (SGP) et le Club d'Activités Photo de Meyrin (CAPM). Pendant cette période, deux sessions de formation m'ont particulièrement marquée : le cours donné en 1977 par le grand photographe spécialiste de N/B, Jésus Moreno, avec lequel j'ai fait l'une de mes premières expositions à Genève et les séminaires organisés lors des Rencontres photographiques d'Arles en France de 1981 à 1984, où j'ai côtoyé les grands photographes spécialistes de N/B de l'époque comme Henri Cartier-Bresson, Jacques Henri Lartigue, Jean Dieuzaide et Lucien Clergue.
La reprise de mes études a marqué un tournant décisif dans ma carrière d'infirmière et de photographe. Je m'étais inscrite à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève pour y approfondir à la fois les soins infirmiers et communautaires et la photographie. J'ai suivi les cours de sémiologie et de photographie donnés par le grand sémiologue Luis Jorge Prieto et ceux du Professeur Jean-Pierre Keller (une sociologie du regard esthétique) avec qui j'ai tourné une vidéo sur l'histoire d'un chef d'orchestre.
Ces neuf ans d'études en cours d'emploi (1990-1998) m'ont permis de décrypter le domaine de la communication tant dans le domaine médical, pédagogique et psychologique que dans celui du visuel et du langage.
Si, après l'obtention de ma licence en pédagogie, je n'ai pas vraiment beaucoup pratiqué l'enseignement, en revanche, lors de mes expositions et chaque fois que j'en ai eu l'occasion, j'ai présenté des exposés sur la photo, son impact et ce qu'elle donne à voir. Le succès de ces exposés renforce à chaque fois en moi l'idée qu'ils faut susciter ces moments de partage car le public en est friand.
J'ai d'abord exposé mes photos en N/B puis assez vite en couleur de manière impressionniste car je suis sensible au monde de la couleur où toutes les lumières se côtoient. Mes études universitaires m'ayant donné le goût de l'écriture, je compose désormais moi-même, à chaque exposition, les textes d'accompagnement de mes photos. Jouer avec l'écrit et l'image est maintenant ma façon de créer. Je navigue entre les deux médias qui pour moi sont l'un et l'autre de l'art à part entière et peuvent aussi s'associer sans se nuire.
Écrire et m'ouvrir à d'autres médias m'ont permis de privilégier les expositions collectives à thème et de rencontrer d'autres artistes. Mes années de présidence de l'Association Villa Dutoit à Genève (2001-2013), où se côtoient les arts plastiques et la musique (que je pratique aussi), m'ont permis de mesurer combien j'avais besoin de cet environnement pluridisciplinaire pour m'épanouir.
Un autre évènement a enrichi ma pratique. En janvier 2016, dans le cadre d'un atelier de recherche organisé par l'Association VisAgenève et la réalisatrice Pauline Jullier en collaboration étroite avec le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) et le Fonds municipal d'art contemporain (FMAC), j'ai bénéficié d'un cours sur l'ethnographie. J'ai réalisé à cette occasion un court-métrage de 15 mn sur la question des métiers de l'art et des artisans à La Jonction, un quartier de Genève. Ce court-métrage a été projeté au MEG, ainsi qu'au Centre d'animation pour seniors (CAD) dans le cadre de la journée vidéo "l'art dans tous ses états" en 2018.
En 2016, j'ai répondu favorablement à l'invitation de m'inscrire comme conférencière à l'Association des Conférenciers Multimédia - ACM. Organiser des conférences autour de mes photos de voyages (une autre de mes passions) m'a permis d'utiliser celles-ci autrement dans le cadre d'un dialogue renouvelé par le récit du voyage.
La pandémie de COVID-19 et une grave maladie ont bloqué pendant un temps toutes mes possibilités de production. Heureusement, j'ai pu reprendre mes activités et expositions, dont la dernière a eu lieu en octobre 2022 à la Villa Dutoit. Les organisateurs m'avaient commandé une exposition dans le cadre de la Journée internationale des personnes âgées. Depuis lors, cette exposition intitulée : "les liens intergénérationnels ; pour une alliance et du plaisir », à laquelle j'ai rajouté un exposé, rencontre du succès et se tiendra de nouveau au CAD en octobre 2023.
Enfin, j'ai un projet de livre avec textes et photographies qui me tient à coeur depuis fort longtemps dont le titre sera : "La forêt, terre de lumière".
Mireille Aubert mai 2023